Les tout-p’tits entretiens géographiques

Le tout-p’tit édito d’un grand projet

Raconter la géographie à mon papi

En discutant avec mon papi, j’ai constaté que les métiers des géographes n’avaient rien de concret pour lui. Il ne comprenait ni les tenants, ni les aboutissants de leur travail respectif. En menant plusieurs enquêtes de terrain, j’ai remarqué que cette confusion était partagée par une bonne partie de mes interlocuteurs. Jamais personne quasiment n’a su me dire ce que les géographes d’aujourd’hui font de leur quotidien et en quoi consiste leur métier.

Ceci est sans douté lié au fait que, comme dit si bien mon grand-père, né en 1942, fils d’un laitier et d’une mère au foyer de sept enfants, « les géographes qui voyagent autour de la planète, bien souvent ils ne disent pas les choses simplement ».

Partant de ce constat, l’objectif de mes ‘‘tout-p’tits entretiens géographiques’’ est de donner un aperçu concret des métiers de la recherche et de l’enseignement en géographie.

Un dessin d’Alice Lafon (@alicelafon_)

Décrire la géographie telle qu’elle est pratiquée

Cette géographie n’existe pas en tant que telle. Il n’y a que des pratiques géographiques, celles d’enseignants et de chercheurs, mais aussi celles de praticiens.

A côté des grands débats, des grandes théories, des grands textes et des grandes histoires qui animent la discipline, mes entretiens entendent décrire ces pratiques ‘‘par le petit’’, voire ‘‘par le tout-petit’’. Cette entrée méthodologique par les petites choses du quotidien, c’est-à-dire par l’ordinaire et par le banal, a l’ambition de faire parler d’une discipline de façon incarnée et personnelle. Il s’agit de considérer les pratiques des géographes dans leurs aspects professionnels les plus simples, les plus élémentaires. Revenir à la base de l’exercice de la géographie me semble fondamental pour la démocratiser et pour montrer que ce que font les géographes n’est ni inaccessible, ni extraordinaire.

Je veux donner à voir un panorama le plus complet possible de la discipline géographique. Pour ce faire, je veillerai à discuter avec des géographes occupant des positions institutionnelles différentes : des enseignants en école primaire, en lycée, en collège ou en classe préparatoire, des enseignants-chercheurs à l’université, des chercheurs indépendants, des directeurs de laboratoires de géographie, des ingénieurs d’études en laboratoire, des étudiants, des salariés de cabinet privé d’études géographiques, des géographes militaires, etc.

Quelques questions simples et génériques

Chaque mois (si j’y arrive !), je partagerai donc la transcription d’un entretien que j’aurai réalisé avec une ou un géographe. Le format de ces tout-p’tits entretiens est court et structuré par des questions génériques, qui sont posées à l’identique à chaque fois. La transcription de ces entretiens conservera le style oral des discussions. Elle sera précédée d’une brève notice biographique des interviewés, qui permettra de savoir d’où chacun parle, et sera accompagnée d’une illustration ludique (spoil : une caricature) dessinée par mes soins.

Le public visé

Ma ligne éditoriale est claire : proposer aux collégiens, aux lycéens, aux étudiants, à mon papi et à toutes celles et ceux que la géographie intéresse, un contenu court et simple qui parle des diverses activités professionnelles des géographes contemporains.

Ces textes seront diffusés sur plusieurs canaux de diffusion. Dans un premier temps, ils seront communiqués via la mailing-liste des géographes, sur les réseaux sociaux et sur une page web personnelle (vous y êtes). Dans un second temps, j’essaierai de les diffuser dans une revue géographique (en cours de négociation) et sur le site de l’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep, en cours de négociation également). En outre, un format papier sera distribué en quelques exemplaires dans quelques universités accueillant des départements de sciences sociales, ainsi que dans des lycées et des collèges partenaires (établissements au sein desquels travaillent des enseignants avec lesquels j’ai noué ou nouerai des contacts). Enfin, une fois que j’aurai terminé une première série d’entretiens, j’adapterai ce contenu textuel sous la forme de courts films ou de brèves BD pour séduire un public non-académique.

Chapeau bas ! 
A Clément Bellanger et à Inès Lafon qui m'ont soutenu et conseillé dans la mise en route de ce projet de connaissance.